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C’est le printemps : jardinez bio !

 

Avec l’arrivée des beaux jours, les jardiniers sont impatients de retourner à leur terre. Pourquoi ne pas en profiter pour se passer des produits phytosanitaires pour un jardin 100 % bio ?

Selon une récente étude, en quinze ans, les campagnes françaises ont perdu un tiers de leurs oiseaux. Un déclin attribué par les chercheurs à l’intensification des pratiques agricoles et notamment à l’utilisation d’insecticides. Après la raréfaction des abeilles, voilà une énième alerte qui donne envie de faire bouger les choses, même à petite échelle. Les jardiniers cherchent désormais à supprimer les pesticides de leur lopin de terre. Gilbert Hoellinger, de Woustviller, est de ceux-là. Avec l’Association familiale catholique, il a convié Fredon Lorraine à animer une conférence sur le jardin sans pesticide à Sarreguemines. Un succès…

 

 

 

Penser « écosystème »

« La plupart des participants étaient aguerris aux pratiques de la culture bio », confie Gilbert Hoellinger. Un public averti, mais qui avait soif d’apprendre. « Nous avons découvert l’intérêt des auxiliaires, des purins végétaux, des haies… Et qu’il fallait désormais penser en termes d’ écosystème. » Dans la nature, tout est en effet question d’équilibre : la régulation, l’implantation d’espèces végétales et animales complémentaires.

D’ailleurs, le prochain objectif de l’association est de visiter un jardin en permaculture. Plusieurs projets ont vu le jour dans le secteur : à Holving, où un jardin est partagé par huit familles, et à Sarralbe, où l’association Les clés du jardin vient de trouver un terrain pour se lancer dans l’aventure.

 

Tendance permaculture

Cette nouvelle approche, à l’image des écosystèmes naturels, cherche à concevoir des cultures, des lieux de vie autosuffisants et respectueux de l’environnement et des êtres vivants. Économe en travail comme en énergie, elle séduit de plus en plus. « La permaculture est vraiment une technique à part : c’est assez complexe, il faut déjà être en zéro phyto avant de se lancer », conseille Margot Dubois, technicienne environnement à Fredon Lorraine, syndicat professionnel agricole basé à Malzéville.

« On recommande aux gens d’y aller petit à petit : essayer de réfléchir aux associations de plantes, organiser son potager de manière à accueillir les auxiliaires, les pollinisateurs, les oiseaux… Tout ce qui va manger les ravageurs et évitera de pulvériser insecticides, pesticides et compagnie », ajoute Margot Dubois.

Lors des conférences de Fredon Lorraine, elle rencontre différents publics. « Certains avaient déjà initié une pratique zéro phyto, d’autres sont des novices complets. Mais il y a une prise de conscience environnementale. »

 

Des communes en exemple

Fredon Lorraine intervient également auprès des collectivités. Fin mars, elle organisait avec la Casc une demi-journée technique à Rémelfing, seule commune nature de l’interco à avoir décroché trois libellules. Après une présentation des alternatives aux pesticides, élus et agents ont pu échanger sur leurs expériences dans la démarche zéro pesticide. Une obligation depuis la mise en place de la loi Labbé, au 1er  janvier 2017, interdisant d’utiliser des produits phytosanitaires dans les espaces publics.

« Certaines communes avaient déjà cette démarche, notamment les plus petites. Elles arrivent assez bien à s’adapter. Ce sont plutôt les communes intermédiaires qui ont le plus de difficultés. Mais toutes les techniques sont adaptables en fonction des tailles et des moyens », explique Amélie Marcy, chargée de mission à la Casc pour la gestion différenciée des espaces verts.

Alors, si des communes entières se passent de pesticides, il n’y a aucune raison que les jardiniers n’y parviennent pas eux aussi…

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