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LE XIX° siècle

 

 

La construction de l’église :

 

Une église, dédiée à la Nativité de la Vierge, a été construite en 1805, à la suite d'une requête des habitants se plaignant de l'éloignement de l'église-mère d'ACHEN. Malheureusement, on ne dispose d’aucune d’information sur la durée, les plans et le coût de la construction de l’édifice, malgré des recherches effectuées auprès de l’évêché du diocèse à Metz ou aux archives départementales à Saint-Julien-lès-Metz.

 

Par ailleurs, en 1815-1816 eut lieu la magnifique délivrance d'une âme du Purgatoire dans la maison "Doonis" et "SCHNILLER-Karls", qui appartenait à cette époque à la famille Jean HAM.

 

ETTING 1815 : Récits et documents historiques sur les saintes Âmes du Purgatoire

 

A ETTINGEN, poste d’ACHEN à l’époque où les armées russes étaient dans le pays (1814-1815), dame Marguerite DEMMERLE, née HAM, entendit et vit plusieurs fois sa belle-mère décédée depuis trente ans. L’apparition, dans le costume du pays, sabots aux pieds et paquets en main comme une humble pèlerine descendait du grenier, faisait retentir sous ses pas les marches de l’escalier gémissait profondément, regardait avec tristesse sa belle-fille, comme pour la supplier de lui venir en aide, et disparaissait aussitôt sans proférer une parole.

   Et cela se renouvelait de temps à autre. -  La Marguerite toujours plus impressionnée, n’osant interroger la mystérieuse apparition, en parla à son curé d’ETTINGEN. Celui-ci lui recommanda de se confesser le mieux possible, de faire une fervente communion et de ne point tant s’effrayer. Si l’apparition venait à revenir, il fallait la recevoir avec un signe de croix, lui dire cette parole de nos saints livres …….. 

«Que tout esprit loue le Seigneur, Alléluia ! Â». C’est la dernière parole du dernier psaume du Psautier : «Omnis spiritus laudet dominum, Alleluia Â».Elle devait ensuite lui demander, au nom de Dieu, qui elle était et ce qu’elle voulait. Le sage conseil fut suivi à la lettre. L’apparition répondit à Marguerite : Je suis votre belle-mère, morte en couches, il y a 30 ans, je vous prie de vous rendre pour moi au SANCTUAIRE DE NOTRE DAME DE MARIENTHAL (ALSACE), d’y faire célébrer deux messes pour le repos de mon âme, et je reviendrais vous annoncer ma d délivrance! Accompagnée de plusieurs personnes pieuses, la Marguerite ne tarda pas à se mettre en route, à pieds, en sabots, son petit paquet d’humbles pèlerines en mains, dans le costume de l’apparition, qui la suivait à distance. Au retour du pèlerinage, après les messes célébrées, l’apparition se montra à nouveau pour annoncer sa prochaine délivrance. Marguerite, selon le conseil de son curé, demanda un signe visible. La défunte gémit profondément pour la dernière fois ; elle apposa sa main encore en feu sur le livre ouvert de sa belle-fille, elle se changeât aussitôt en lumière éblouissante et laissa en caractères de feu dans l’imitation de Jésus-Christ, à plus de 15 pages, les vestiges qu’on y voit encore.

 

(Le livre est toujours exposé à ROME, dans une petite pièce adjacente à la sacristie de l’église du sacré cÅ“ur non loin du Vatican)   

 

 

Le conflit de 1870 :

 

La volonté du chancelier BISMARCK de mener une guerre victorieuse contre la France s’avérait nécessaire pour cimenter l’unité allemande autour du roi de Prusse. L’affaire de la dépêche d’EMS, en date du 13 juillet 1870, habilement tronquée par BISMARCK et communiquée à la presse décida de la guerre.

Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclarait la guerre à la Prusse. L’empereur tombait dans le piège préparé par le chancelier BISMARCK. La déclaration de guerre de la France conduisait à l’union de toute l’Allemagne derrière la Prusse. Celle-ci alignait immédiatement 800 000 hommes, transportés en chemin de fer sur la frontière. La France mobilisait 250 000 hommes seulement, dans le plus grand désordre, faute d’avoir mené à bien la réforme du ministre Adolphe NIEL.

En 3 jours, du 4 au 6 août 1870, l’armée impériale subit trois défaites majeures à WISSEMBOURG, FROESCHWILLER et SPICHEREN. Ces défaites ouvraient les portes de l’Alsace et de la Lorraine aux troupes allemandes, entraînant rapidement la capitulation de Sedan le 2 septembre 1870, puis la reddition de BAZAINE à METZ, le 27 octobre 1870.

A l’inverse des deux batailles livrées en Alsace, la bataille de SPICHEREN aurait pu, aurait dû même être une victoire française. Dans sa chronique locale Joseph DEHLINGER relate que son voisin prétendait que sur les hauteurs de SPICHEREN, les Français auraient pu tuer les Allemands par jets de pierres.

En effet, après une brève incursion jusqu'à SAARBRÜCKEN, le 2 août 1870, l’armée de Lorraine commandée par le général FROSSARD, se retira pour prendre position sur les hauteurs de SPICHEREN et FORBACH. Les Allemands attaquèrent au matin du 6 août 1870. Les Français résistèrent et repoussèrent les assaillants parfois à la baïonnette en leur infligeant de lourdes pertes. Ayant reçu de nombreux renforts, les Prussiens s’emparèrent de la Brême d’Or et des hauteurs de Forbach en début de soirée. Dépourvu de réserves et de renforts malgré ses demandes répétées auprès du général BAZAINE stationné à Saint-Avold, le général FROSSAD craignant l’encerclement ordonna la retraite vers SARREGUEMINES.

L’armée allemande souffrait de lourdes pertes et, par conséquent, ne poursuivit pas l’armée de FROSSARD et n’entrait dans FORBACH que le lendemain 7 août 1870. On comptait environ 5 000 morts, blessés et disparus du côté allemand contre environ 3 000 du côté français.

Dans sa chronique locale, l’abbé Aloyse DEMMERLE relate que les Ettingeois, occupés à moissonner, entendaient les échanges de tirs d’artillerie. Les femmes étaient agenouillées et priaient pour les victimes de cette terrible bataille. Les jeunes gens du village, parmi lesquels se trouvait son père Jacques DEMMERLE (1854-1922), âgé de 16 ans, poussés par la curiosité, voulurent assister à cet affrontement. S’étant rendus sur les hauteurs entre SINGLING et ROHRBACH, à proximité de l’actuelle gare SNCF, ils assistèrent à l’arrivée d’un détachement français de chasseurs à pieds. Les soldats français ouvrirent le feu aux abords de la mine de gypse. Le notaire de ROHRBACH, qui assistait également à la scène par la fenêtre de son étude, prévint les jeunes curieux : Â« Les Prussiens installent leurs canons ! Â» et déjà un obus tombait à proximité des jeunes qui prirent la poudre d’escampette en direction de ROHRBACH. Par la suite, un de ces jeunes fit le pèlerinage d’ETTING à MARIENTHAL, pieds nus, pour s’acquitter de la promesse d’avoir eu la vie sauve.

Dans les jours qui suivirent, les soldats allemands poursuivirent leur avancée en passant par la route d’ACHEN vers KALHAUSEN. De nombreux badauds d’ETTING assistaient depuis le « KIMMELSBERG Â» à ce défilé ininterrompu de soldats.

Un officier à cheval s’approcha au grand galop de cet attroupement provoquant le sauve-qui-peut parmi les curieux et un grand éclat de rire de sa part. Quelques jours plus tard, on demanda aux Ettingeois de fournir des draps que les jeunes filles du village transformèrent en bandages pour soigner les blessés.

 

Dans le même temps, un oncle de Marie KIMMEL, a réussi à rejoindre ETTING sur son cheval blessé, tout couvert de sang. Selon le récit de Joseph DEHLINGER : «  Ce cavalier avait participé à la bataille de WOERTH-FROESCHWILLER (06/08/1870). Il avait les larmes aux yeux lorsqu’il se souvenait de cette bataille (du vrai corps-à corps) Â». Pour dégager les divisions françaises prises dans un étau, le général LARTIGUE dut faire charger inutilement la brigade de cuirassiers du général MICHEL, puis la division de cavalerie BONNEMAINS se sacrifiait à son tour pour refouler l’ennemi et assurer la retraite des troupes françaises. Cette bataille, bien que perdue, demeure le symbole de la vaillance militaire. Selon notre héros ettingeois (qui s’est marié à HERBITZHEIM où il est enterré), «  A la dernière charge de son régiment, ils étaient à peine une centaine de cavaliers quand subitement il n’en restait plus qu’une poignée. Un lieutenant aurait alors crié : « Sauve-qui-peut ! Â»  Le repli se serait fait par REICHSHOFFEN puis SAVERNE Â».

L’abbé Aloyse DEMMERLE rapporte par ailleurs que lorsque les soldats allemands ont investi le village, son grand père, Jacques DEMMERLE (1810-1888), maire d’ETTING de 1848 à 1860, puis de 1865 à 1876, reçut l’ordre d’un commandant allemand de fournir 70 vaches dans l’heure. Récriminant contre le court délai d’une réquisition aussi démesurée, il fut sévèrement brutalisé.

Quant à Joseph DEHLINGER, il expose comme suit les réquisitions et le passage des troupes dans notre village : « Pour les besoins de l’armée allemande, Mr Clément KIMMEL (1818-1895), maire d’ETTING de 1876 à 1895, récalcitrant à une réquisition d’avoine pour les chevaux, fut battu au sabre par un officier allemand. Voilà une patrouille de passage, qui abreuve les chevaux à la fontaine  du village. A la sortie de l’école, les enfants s’approchèrent pour voir. Les enfants mangeaient du pain avec un morceau de sucre, quand soudain un cavalier attrapa un morceau de pain avec la pointe de son sabre. En riant, il disait n’avoir jamais mangé du pain blanc. (Anecdote de Bäsel Marie Catherine (Hirte), âgée de 20 ans à cette époque).

Paul ZINS (1851), ayant à peu près le même âge et ne voulant pas être soldat pour l’Allemagne, prit le chemin de la France. Il s’arrêta à BAYONNE pour accomplir son service militaire dans l’armée française. Au bout de 11 ans, le mal du pays le prit, ou plutôt l’envie de revoir sa douce Marguerite STEPHANUS (1857). Celle-ci devint son épouse en 1885. De retour de BAYONNE, l’intéressé s’est présenté à la gendarmerie et fut aussitôt incorporé dans l’armée allemande. Au lieu d’effectuer trois ans de service, les Allemands lui firent cadeau d’un an.

Ces messieurs savent être des gentlemen disait l’oncle Pààlés, ravi d’une telle aubaine. De l’annexion allemande, du temps de l’Empereur Kaiser Wilhelm, mon père disait souvent qu’il faisait bon vivre : les gens pouvaient voyager en France et en Allemagne. Les produits de la terre étaient bien payés ! Â»

 

L’exemple de Paul ZINS illustre bien le dilemme devant lequel se trouvaient de nombreux jeunes Ettingeois : se résigner et devenir allemand ou refuser d’effectuer le service militaire dans l’armée prussienne. Et parmi les conséquences directes de l’application du Traité de FRANCFORT, signé le 10 mai 1871, outre l’annexion de l’Alsace et de la Moselle germanophone devenant  « REICHLAND ELSASS-LOTHRINGEN Â», il y avait la question de l’option. En effet, le traité reconnaissait aux populations originaires des régions annexées le droit de rester français à condition de faire une déclaration d’option avant le 1er octobre 1872.

Dès l’été 1872, de nombreuses familles ettingeoises avaient souscrit une déclaration pour conserver la nationalité française. Il semble qu’un certain nombre de ces optants étaient déjà partis en France ou à l’étranger avant le conflit de 1870.

Les conséquences de cette émigration furent importantes pour la communauté villageoise et hypothéquèrent durablement l’évolution démographique et économique de notre village.

 

La germanisation étant un des objectifs primordiaux, il s’agissait d’incorporer les nouveaux territoires à la vieille Allemagne. Cette germanisation comportait plusieurs volets dont le plus important était d’ordre linguistique. L’allemand devenait langue officielle des pouvoirs publics et de l’école. Cette dernière devait jouer un rôle essentiel dans ce dispositif de reconquête pour faire reprendre conscience aux habitants de leurs racines germaniques. Les fonctionnaires français étaient aussitôt remplacés par des fonctionnaires allemands.

 

Ainsi dès le 27 octobre 1871, Johann STEFF était nommé instituteur à ETTING. Il fut remplacé le 20 février 1873 par Johann HERZ, né le 13 juin 1833 à BODEN (Canton de WIESBADEN), marié et père de 5 enfants, dont le traitement s’élevait à 1070 Marks.

 

Même si les premières années d’annexion étaient considérées comme une période de « dictature Â», les Allemands ont été tolérants et ont laissé aux annexés un temps d’adaptation parfois très long. Le franc a été en usage jusqu’en 1876, le code civil napoléonien jusqu’en 1900 et certains textes relatifs à l’école jusqu’en 1918.

 

Au fil des ans, la présence allemande s’est consolidée au rythme des progrès économiques et militaires de l’Empire. Aux enfants on expliquait  à l’école : « Der Kaiser ist ein guter Mensch Â». Ils chantaient en son honneur et récitaient des poésies le jour de son anniversaire, le 27 janvier. On y apprenait le «  Hochdeutsch Â» et on écrivait en « Spitzschrift Â». Cet endoctrinement changea peu à peu les mentalités en commençant par les nouvelles générations qui furent rapidement germanisées. Ce qui explique la réflexion du père de Joseph DEHLINGER qui estimait qu’il faisait bon vivre à l’époque du Kaiser Wilhelm.

 

 

 

 

 

 

LE XX° siècle :

 

 

Annexée à l’Allemagne depuis 1871, notre région connut durant cette période d’annexion une amélioration importante de ses équipements collectifs.

D’importants travaux furent entrepris à ETTING en 1908-1909 pour réaliser l’adduction d’eau. La construction des 12 équipements permettant le captage de l’eau et l’alimentation des diverses fontaines du village a été effectuée par l’entreprise OBLINGER pour un montant de 1 834,90 Mark. (Source AD57)

ETTING fut raccordé au réseau électrique dès 1914, par la société « Kraftversorgung Lothringen Â», dont le premier contrat fut signé le 22/12/1914. (Source AD57)

A partir de 1926, le village disposait de l’éclairage public.

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